Habiter autrement

Comment habite-t-on ce monde? Des Français-es réfléchissent à comment prendre moins de place, consommer moins de ressources et  se reconnecter avec la nature.

Le confort? Le seul critère?

Depuis des siècles, l’Homme a perfectionné son habitat pour le rendre confortable. Aujourd’hui, cette notion de confort est même devenue obsolète. Notre habitat doit être « toujours plus » extraordinaire. On rêve des villas à plusieurs millions, avec piscine et toit terrasse. On se dit qu’ « il faut » tout automatiser, que notre moindre effort « doit » être anticipé par les dernières technologies. « Il faut » aussi une décoration tendance et des équipements luxueux et toujours plus d’espace et de lumière. On est plus consommateurs qu’acteurs de notre façon d’habiter.

Certaines Français-es cherchent à faire autrement, considérant qu’on habite un monde, coupé de lui, qu’on consomme trop de ressources pour que ce soit viable. Par ailleurs, ces personnes valorisent la liberté ressentie en faisant les choses soi-même, convaincus que vivre de façon plus rustique nourrit l’âme et donne joie et satisfaction.

Comment habiter mieux et avec moins d'impact ?

Alors que des années 1970 à 2000, la taille moyenne des logements français n’a cessé de croître, il y a une envie qui s’exprime, depuis quelques années, d’habiter de plus petits espaces. Parce qu’acquérir un mini-espace permet de devenir propriétaire à moindre coût. Preuve en est le fort développement des mini-maisons ou tinyhouse en France.

Il existe aussi de plus en plus d’habitats dits « réversibles », c’est-à-dire qu’on peut intégralement démanteler sans produire de déchets. Généralement réalisés en autoconstruction et avec des matériaux durables, ces habitations nouvelles sont en plein essor. Ce sont des maisons de hobbit, des maisons en terre (kerterre) ou en paille, des fustes, des maisons container, des yourtes, des maisons « figues » ou « pétales »,…

D’autres encore imaginent des habitats économes, voire autonomes en énergie, comme Corentin de Chatelperron et Caroline Pultz avec leur « biosphère urbaine ». Ce couple, qui remet au goût du jour la low-tech, effectue un test grandeur nature dans un appartement de 25m² de Boulogne Billancourt pour créer un logement urbain qui ne consommerait aucune ressource mais qui en générerait.

L'appel du grand air: renouer le lien avec le vivant

Certains expérimentent aussi la vie rustique en pleine nature pour retrouver une connexion au sens profond de la vie, comme Edouard Cortès, qui témoigne dans sa BD « Par la force des arbres ». Il explique comment après une tentative de suicide, il est allé se construire une cabane dans les bois pour y vivre quelques mois afin de retrouver l’espoir et l’envie de vivre. Le bricolage, le jardinage, la connaissance des plantes sauvages et de la petite faune, le calme et l’absence de stress sont les compétences que développe cette vie avec un piètre confort, sans technologie. L’auteur perçoit comme un cadeau cette pause en pleine forêt, faite de créativité, d’observation, de joies simples, d’exercice physique et d’introspection.

Et vous? Quel habitant du monde êtes-vous?

Toutes ces nouvelles façons d’habiter ont en commun : leur côté expérimental, leur faible coût, leur faible impact écologique, leur faible emprise spatiale et surtout le besoin de vivre plus simplement, moins enfermé, plus en harmonie avec l’extérieur. Est-ce que ça vous inspire ?

M.D

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